De l’arsenic au suicide
Commentaire. Du rôle des toxiques sur le psychisme.
Arsenic et suicide. Cet article montre que plus vous êtes intoxiqués par l’arsenic plus vous avez tendance à vous suicider.
A la fois une démonstration pour l’homéopathie et une preuve, une de plus du lien psychisme corps et corps toxique.
L’ARTICLE :
Alors qu’on se préoccupe davantage des problèmes écologiques (concernant notamment les polluants chimiques dans l’environnement), une équipe de la Faculté de Médecine de Budapest (Hongrie) publie une étude consacrée à l’incidence du taux d’arsenic inorganique dans l’eau de boisson sur la mortalité par suicide !
Partant du double constat que l’exposition à l’arsenic entraîne d’une part des effets nocifs sur l’organisme, y compris un « risque accru de troubles neuropsychiatriques » (en particulier d’ordre anxieux et dépressif), vraisemblablement du fait de son action délétère sur le système nerveux central, et que la dépression constitue d’autre part le principal facteur de risque de suicide, Zoltán Rihmer et coll. ont postulé que le taux d’arsenic influe sur le risque de suicide. Cette hypothèse est renforcée par les conclusions de travaux sur la souris montrant que son « exposition prénatale à l’arsenic provoque un phénotype de type dépressif pouvant être corrigé par l’administration d’un traitement antidépresseur. »
Les auteurs rappellent aussi que la pollution des eaux de boisson par l’arsenic est encore élevée dans plusieurs pays dans le monde. En Hongrie, par dérogation spéciale de l’Union Européenne (que ce pays a rejoint en 2004), le taux d’arsenic dans l’eau ingérée est ainsi resté supérieur à la limite autorisée (10 μg/l) jusqu’en décembre 2012.
Étudiant 1639 sujets pendant 7 ans, les auteurs les ont répartis en quatre classes en fonction du taux d’arsenic dans l’eau de boisson et ont comparé les taux de mortalité par suicide (ajustés pour l’âge) dans ces groupes :
Groupe I : niveau d’arsenic ingéré faible (≤ 10 μg/l)
Groupe II : niveau d’arsenic ingéré intermédiaire (11 à 30 μg/l)
Groupe III : niveau d’arsenic ingéré élevé (31 à 50 μg/l)
Groupe IV : niveau d’arsenic ingéré très élevé (≥ 51 μg/l).
Cette étude confirme effectivement l’existence d’une « association positive entre les taux de mortalité par suicide et le niveau d’arsenic dans les eaux de boisson. » Les auteurs remarquent d’ailleurs que cette association méconnue pourrait apporter enfin une explication crédible à un phénomène inexpliqué jusqu’ici : pourquoi la répartition régionale des taux de suicide en Hongrie est-elle restée remarquablement « stable au cours du temps », malgré la baisse continue de ces taux dans le pays, depuis une trentaine d’années ?
Dr Alain Cohen
Référence
Zoltán Rihmer et coll.: Preliminary investigation of the possible association between arsenic levels in drinking water and suicide mortality. Journal of Affective Disorders 2015; 182: 23–25.
Copyright © http://www.jim.fr
http://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/de_larsenic_au_suicide_154584/document_actu_med.phtml
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 91