Davantage de dépressions après une PMA réussie !

Commentaire. PMA. Procréation médicalement assistée, en clair le traitement des stérilités. (FIV etc…)

Il serait logique de penser que les femmes dépriment quand elles n’arrivent pas à avoir d’enfant et donc en cas d’échec de la PMA, et bien non c’est le contraire. Il y a plus de dépression en cas de réussite de la PMA et donc de grossesse.

Cela jette un jour assez clair. Je le résumerai ainsi. Il y a une raison fondamentale, quelque chose en moi qui bloque et qui fait que mon but est de ne pas être enceinte.

En quelque sorte «le résultat c’est le but».

Si la médecine réussit à passer au-delà de mes blocages, au fond «protecteurs», je me retrouve confrontée à mon problème réel, celui pour lequel j’ai  mis en place une stérilité.

Bien évidement, tout cela est inconscient, c’est pour cela que je pense que je veux des enfants, c’est pour cela que je suis triste chaque fois que je ne suis pas enceinte, mais la seule manière pour que mon problème puisse se manifester, c’est la dépression si je suis enceinte.

 

L’ARTICLE :

L’échec d’une procréation médicalement assistée est-il un facteur de risque de dépression chez les femmes ? Face aux données contradictoires de la littérature consacrée à cette question, il est actuellement difficile d’y répondre. Une nouvelle étude sur le sujet se distingue des précédentes par sa méthodologie à savoir l’évaluation des techniques de PMA, des naissances vivantes et de la dépression diagnostiquée cliniquement dans une grande étude de population. Elle a été menée au Danemark où la PMA est prise en charge chez les femmes de moins de 40 ans en couple homo/hétérosexuel ou célibataires sans enfant.

Inscrite dans le cadre du programme de recherche COMPI (Copenhagen Multi-Centre Psychosocial Infertility), cette étude a porté sur 41 000 Danoises recensées dans le registre national des PMA et 117 653 procédures réalisées entre janvier 1994 et septembre 2009. Au cours du suivi de 308 494 personnes/année, un diagnostic de dépression a été fait chez 552 d’entre elles (1,3 %).

Contrairement à l’hypothèse  initiale des auteurs, le risque le plus élevé de dépression a été observé, dans les 42 jours du postpartum, chez les femmes traitées par PMA et qui ont donné naissance à un enfant vivant par rapport à celles traitées par PMA et n’ayant pas eu d’enfant (hasard ratio ajusté 5,08 ; intervalle de confiance 95 % : 3,11-8,29 ; p < 0,001). Au-delà de ce délai de 42 jours, le risque est faible, mais reste légèrement accru. Par comparaison, les échecs de PMA ne sont pas associés à un sur-risque de dépression. Il apparaît aussi que les traitements répétés ne semblent pas augmenter le risque par rapport aux PMA ne concernant qu’un seul cycle.

Selon la conclusion de l’étude, la maternité est un important facteur « déclencheur » de dépression chez les femmes ayant conçu après PMA.

Dr Catherine Faber 

Référence

Sejbaek CS et coll. : Are repeated assisted reproductive technology treatments and an unsuccessful outcome risk factors for unipolar depression in infertile women? Acta Obstet Gynecol Scand., 2015 ; 94 : 1048-55.

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http://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/davantage_de_depressions_apres_une_pma_reussie__154848/document_actu_med.phtml

 

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 88