Coca-Cola accusé de payer des médecins pour vanter ses boissons light
Commentaire.Coca Cola accusé de payer des médecins pour vanter sur certains territoires les boisons light, qui sont, en fait, particulièrement toxiques.
L’ARTICLE :
L’ONG Foodwatch estime que le géant américain des sodas a versé près de 7 millions d’euros pour obtenir des avis favorables sur les effets de ses boissons édulcorées.
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Light, zéro, Life, chez Coca-Cola, les produits présentés comme «bons pour la santé» sont nombreux. Les investissements du géant américain dans la recherche le sont également. Près de 7 millions d’euros ont ainsi été versés entre 2010 et 2015 à des organismes médicaux, chercheurs ou encore nutritionnistes, selon une liste publiée par Coca Cola en décembre dernier que l’ONG Foodwatch a relayé.Car pour l’association, l’investissement de la multinationale serait loin d’être désintéressé.
«Coca-Cola a rendu public l’ensemble de ses partenariats avec la communauté scientifique dans les domaines de la nutrition et de l’activité physique le 16 septembre 2015» Coca-Cola au Figaro
«Coca-Cola met les moyens pour que les conséquences des boissons sucrées ou édulcorées sur la santé soient minimisées, et pour échapper à ses responsabilités», lance l’association sur son site, accusant le géant mondial de faire de la désinformation pour mieux vendre ses sodas light. «Les près de 7 millions d’euros injectés par le géant du soda sont savamment employés à brouiller le débat sur l’obésité et le diabète, ajoute-t-elle. Chercheurs, médecins, nutritionnistes, diététiciens ont empoché des sommes rondelettes et prétendu que les boissons light seraient finalement plutôt bénéfiques pour la santé». Or, les avis des chercheurs sur les effets des édulcorants sont loin d’être unanimes. Si rien n’est prouvé chez l’homme, des tests pratiqués sur des rongeurs montrent qu’à fortes doses des édulcorants de synthèse comme l’aspartame semblent augmenter l’incidence des cancers. Mêmes incertitudes concernant l’effet sur la perte de poids.
Parmi les organismes bénéficiaires, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), l’Institut Pasteur de Lille ou encore la Société française de médecine de l’exercice et du sport. «Cette démarche a été initiée par le siège social de The Coca-Cola Company dès septembre 2015. Coca-Cola a alors rendu public l’ensemble de ses partenariats avec la communauté scientifique dans les domaines de la nutrition et de l’activité physique, en Amérique du Nord le 16 septembre 2015, explique Coca-Cola au Figaro. Dans cette continuité, l’ensemble des pays européens a publié la liste de leurs partenariats au dernier trimestre 2015. Pour rappel, Coca-Cola France l’a publié sur son site le 18 décembre dernier. Le montant des financements de projets dans le domaine de l’activité physique et de la nutrition en France, soutenus entre 2010 et septembre 2015 s’élève à 6,780 076 €».
En décembre dernier, Coca-Cola était déjà épinglé pour ses liens avec le milieu médical. Le groupe d’experts sur l’épidémie mondiale d’obésité baptisé «Global Energy Balance Network» a été dissous huit mois après sa création. Officiellement, pour «une restriction de ressources», mais ses liens troubles avec le géant mondial des sodas, soutien financier du groupe, semble avoir accéléré sa chute.
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 115