« Charbon : une pollution sans frontières »
 Commentaire. Le charbon pollue au delà des frontières, nous « profitons » des usines à charbon de nos voisins. Quelle chance on a, le nucléaire de chez nous et le charbon des autres.
L’ARTICLE :
Le Parisien constate que « non, la France n’en a pas fini avec le charbon. D’après une étude publiée par les ONG WWF, Alliance pour la santé et l’environnement (Heal), Réseau action climat-Europe (CAN Europe) et Sandbag, les émissions de poussières de charbon causent près de 1.400 décès prématurés dans l’Hexagone chaque année ».
Le journal explique que « nos installations, qui se comptent sur les doigts d’une main, n’y sont pas pour grand-chose. La faute revient essentiellement à celles de nos voisins allemands, britanniques, polonais, espagnols et tchèques ».
Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement, remarque ainsi que le charbon « représente encore 24% du mix énergétique en Europe et 18% des émissions de gaz à effet de serre ».
« Quand les Etats-Unis ont mis la priorité sur le gaz de schiste il y a une dizaine d’années, la demande de charbon a chuté et avec elle son prix. Dès lors, certains pays dont la Pologne et l’Allemagne ont profité de l’aubaine pour rouvrir des centrales », indique le responsable.
Le Parisien souligne que « le charbon émet à la fois du dioxyde de soufre et des particules fines, les plus dangereuses pour la santé ». Francelyne Marano, professeur émérite de biologie et de toxicologie à l’université Paris-Diderot, explique que « quand elles atteignent le poumon profond, ces suies provoquent une réponse inflammatoire qui peut se traduire par des pathologies respiratoires comme les bronchites ou les crises d’asthme. Dans certains cas, elles peuvent se propager dans le sang avec le risque d’entraîner un accident cardiaque, voire, chez les personnes fragiles, la mort ».
Le journal relève ainsi que « les coûts sanitaires liés au charbon se seraient élevés à plus de 62,3 milliards d’euros en 2013 ».
Franck Laval, porte-parole d’Ecologie sans frontière, souligne pour sa part que « l’arbre du charbon ne doit pas cacher la forêt du diesel. Chaque année, en Europe, 450.000 personnes meurent à cause de la qualité de l’air. Et les premières touchées par le risque de maladies cardio-vasculaires sont celles qui vivent dans une bande de 300 m autour des grands axes routiers. Il ne faut pas se tromper de combat ! ».
Le Figaro retient quant à lui qu’« en Europe, la pollution au charbon a engendré 23.000 décès prématurés en un an ».
Le journal souligne : « Fait intéressant, l’étude ne s’est pas uniquement attachée aux émissions en général, mais également au déplacement des poussières sur le continent. La méthode, nouvelle, permet de constater que les pays les plus pollueurs ne sont pas forcément les plus touchés en nombre de décès ».
« Ainsi, d’après le rapport, la production énergétique de la Pologne à partir du charbon a engendré 4.960 décès au-delà de ses frontières en 2013 (contre 1.140 causés par ses propres centrales sur son sol), ce qui en fait le pays dont cette activité à le plus de répercussions néfastes à l’étranger. Viennent ensuite l’Allemagne, responsable de 2.490 décès à l’étranger, puis la Roumanie, la Bulgarie et le Royaume-Uni », précise le quotidien.
Le Figaro ajoute que « la grande majorité de ces 23.000 décès associés à la pollution au charbon en 2013 sont liés aux particules fines, les PM 2,5. Ces dernières sont responsables de 82% des cas recensés (soit environ 19.000) ».
Il relève en outre que « le rapport pointe les effets du charbon sur la santé, notamment le développement de maladies cardio-vasculaires et respiratoires (asthme, bronchite chronique…), ainsi que les coûts sanitaires faramineux qu’il engendre. […] Autant d’éléments qui justifient, pour les ONG, d’abandonner cette ressource énergétique ». (télécharger le rapport)
Date de publication : 6 Juillet 2016
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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 126