Ce vaccin contre le cancer… qui ne sera pas commercialisé

Commentaire de Olivier Soulier.
Article passionnant qui raconte l’histoire d’une découverte et de son oubli alors qu’elle 
pourrait sauver des millions de personnes et enfin des obstacles actuels à son utilisation par la rigidité des procédures sanitaires. Il vaut mieux en effet mourir d’un cancer que de risquer une infection, c’est évident.

En allant un peu plus loin nous pouvons dire plusieurs choses. Tout d’abord cela confirme ma théorie des microbes.
Un conflit – un microbe – une maladie.

Ensuite si on veut un moment s’attarder sur le streptocoque dont je dis qu’il parle du père, de celui qui vous aide à déployer vos ailes, au risque sinon de faire toute une série de pathologies graves : reins, coeur, articulations.
L’action du streptocoque sur le sarcome osseux 
laisserait à supposer qu’il y a un lien avec la fonction « père déploiement ». Code à explorer.

On peut aussi voir que ce qui agit dans le streptocoque : c’est la scarlatine, forme aiguë d’action, justement de celle que la médecine cherche à tout prix à éviter. Ce qui laisser à méditer sur le rôle pathogène de ce positionnement. Mais aussi dire que la vie a bien fait les choses et que finalement ces maladies infectieuses si craintes, guérissent peut être chaque année des millions de futurs cancers potentiels. Après cela essayez de les regarder autrement. J’avais aussi mis en lumière le vieux lien entre rougeole et SEP, la rougeole étant la maladie qui protège de la SEP. 

L’ARTICLE :

Une stratégie originale de guérison du cancer mise en évidence au début du siècle a été purement et simplement… oubliée.

Le journal Nature a récemment raconté une histoire extraordinaire*. On y voit à l’oeuvre le meilleur de la démarche scientifique : la capacité d’observation, l’intelligence de l’analyse et l’audace de l’expérimentation. En 1924 William Coley, chirurgien des os et cancérologue, observe le cas d’un patient qui souffre à la fois d’un cancer gravissime, le sarcome, et d’une infection cutanée, la scarlatine. Mais, au sortir de son épisode de scarlatine, le malade guérit de son sarcome, sans traitement spécifique, et il ne rechute plus jamais. Le docteur Coley en déduit que l’infection par le streptocoque, la bactérie de la scarlatine, a déclenché quelque chose qui a permis de détruire les cellules cancéreuses, soit directement, soit par une stimulation de son immunité.

À partir de là, le cancérologue américain s’est mis à « vacciner » des patients atteints d’un sarcome avec des streptocoques vivants, puis avec des streptocoques morts. Une analyse de ce travail, faite récemment, montre que ses résultats dans le traitement des sarcomes – une survie sans rechute de 50 % à 10 ans – étaient bien supérieurs à la performance que nous obtenons actuellement dans le traitement de ces sarcomes (38 %). William Coley a ensuite essayé ce vaccin contre d’autres cancers, avec des résultats satisfaisants même s’ils étaient moins spectaculaires que pour le sarcome.

Millions d’euros d’investissements

Cette stratégie originale, qui a fait l’objet d’une publication, a été oubliée, remplacée par des protocoles agressifs et coûteux qui empilent parfois chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie lourde. Elle a été redécouverte seulement en 2005, et l’on a même hésité alors à relancer la fabrication d’un tel vaccin. Mais faire ce vaccin est impossible actuellement. Pourquoi ? Parce que les normes de sécurité exigées pour injecter une bactérie, même morte, demandent des millions voire des milliards d’euros d’investissements. À moins que l’un des grands industriels du vaccin ne se lance dans une telle opération, ce vaccin ne verra jamais le jour. Tant pis si les patients continuent à mourir du sarcome et que le traitement a fait la preuve de son efficacité…

Il faudra bien à un moment se poser la question des protocoles compassionnels, ceux délivrés à la dernière extrémité. Pour les maladies ayant une mortalité encore très élevée ou pour les plus rares qui sont actuellement laissées à l’abandon, les exigences réglementaires devraient être allégées et réglementées afin de rendre possibles des essais thérapeutiques audacieux. Par le passé, l’audace thérapeutique a permis, dans des situations désespérées, de trouver des solutions originales et de sauver les gens. Ce fut le cas de la greffe d’organes. Aujourd’hui, cette audace est empêchée par une normalisation excessive. L’enjeu en termes de santé publique et d’éthique médicale est loin d’être anodin…

Par le professeur Didier Raoult

*DeWeerdt S. Bacteriology : A caring culture. Nature 2013 Dec 19;504(7480):S4-S5