Cancer : combien de temps pourrons-nous encore le financer ?

Commentaire. Le prix du traitement du cancer prend des proportions impossibles à tenir. 87 milliards d’euros par an aux USA, le prix de 45 portes avions Charles de Gaulle et en France le prix de 8 portes avions par an.

Jusqu’où pourrons nous tenir ?

Le problème c’est que ces prix sont souvent surfaits et liés à la surpuissance de Big Pharma. Lisez l’article de notre collaboratrice en écho à celui de Jean Marc Dupuis.

 

L’ARTICLE :

Dans un article de Santé nature innovation du 6 juin dernier, Jean-Marc Dupuis attire notre attention sur les chiffres connus du véritable coût du cancer, toutes dépenses confondues. Celui-ci aurait atteint aux États-Unis plus de 87,8 milliards de dollars en 2014. En France , son prix a augmenté de plus de 40% en trois ans, passant de 11,5 milliards d’euros à 15,21 milliards d’euros.

Ces chiffres sont effrayants et vertigineux. « Le seul traitement du cancer aux USA coûte annuellement le prix de 45 porte-avions Charles-de-Gaulle (chaque porte-avions pèse 4 fois le poids de la tour Eiffel et coûte le prix de 100 000 lingots d’or pur). » dit Jean-Marc Dupuis.

Ces chiffres ne sont pas prêts de s’améliorer. Selon un article de Marie-Violette Bernard , « Si rien n’est fait pour contenir les prix « injustes » et « exorbitants » des médicaments anticancéreux, ils représenteront un marché de 144 milliards d’euros en 2020, soit un doublement en six ans du coût de ces traitements. »

Combien de temps pourrons-nous encore supporter ces coûts exorbitants ? Quand on sait que « Un exemple encore plus frappant est celui du Sofosbuvir, qui guérit de nombreux malades de l’hépatite C et permet donc d’éviter certains cancers du foie, » dixit Emmanuel Jammes , le délégué à la mission société et politique de santé de la Ligue contre le cancer , citant un rapport (PDF) de l’association.  « La cure coûte 67 000 euros aux Etats-Unis, 41 000 euros en France, 4 000 euros en Thaïlande et 700 euros en Egypte ». Le coût de revient du Sofosbuvir est pourtant estimé à 150 euros, selon le responsable de la Ligue contre le cancer. »

On peut se demander pourquoi des prix aussi disparates.

Il y aurait de quoi se révolter également contre le modèle anglais qui fixe l’année de vie à 50 000 euros, aucun remboursement n’étant effectué au-delà de cette somme.

Jean-Marc Dupuis convient : «Le coût des traitements anticancéreux doit doubler dans les six ans . Il pourra tripler, quadrupler sans doute, dans les dix ou quinze ans. Tôt ou tard, le cancer ne pourra tout simplement plus être pris en charge par les assurances maladie, qu’elles soient publiques ou privées. […]Or le cancer ne représente qu’une toute petite partie des dépenses engagées pour l’ensemble des maladies (10 % en France). » Qu’en est-il du diabète, de l’alzheimer, des maladies auto-immunes, cardiaques, dépressions, handicaps, sep, … ?

Mais Jean-Marc Dupuis ne s’arrête pas là. Il met en parallèle le malaise grandissant chez les médecins et dans les milieux hospitaliers, dénonçant l’insatisfaction grandissante du personnel soignant et des malades, la négation de leur vécu qui mène de plus en plus souvent vers des impasses et des suicides.

Et de conclure :« Tous les ingrédients sont réunis pour que le système de santé cesse de fonctionner dans l’état où nous le connaissons aujourd’hui. Nous avons connu les premiers déserts médicaux, les restrictions de soins, les déremboursements ; il faut se préparer à en connaître d’autres, qui toucheront par contagion des maladies de plus en plus graves, même si, bien sûr, cela nous paraîtra inhumain.

La question n’est plus de savoir si le château de cartes va s’effondrer, elle est de savoir quand.

D’où l’importance, plus que jamais, de la prévention. »

par Cerise Fleurtys

http://www.francetvinfo.fr/sante/cancer/pourquoi-le-prix-des-traitements-anticancereux-pose-probleme_1227189.html

https://www.santenatureinnovation.com/cancer-bientot-ne-serons-plus-soignes/

 

 

 

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 167