Biocoop condamné à payer 30 000 € pour une campagne publicitaire anti-pesticides

Commentaire. Biocoop fait une campagne pour promouvoir les pommes biologiques face aux pommes chimiques  aux pesticides. Il est attaqué par les producteurs de pommes chimiques et condamné à 30 000 euros d’amende. Il est donc interdit de promouvoir le bon face au toxique.

Je propose que l’on condamne les juges à manger des pommes pleines de si bons pesticides.

 

L’ARTICLE :

Il n’y a que la vérité qui blesse. La campagne publicitaire de Biocoop a fait le choix de dénoncer le taux de pesticides présent dans une pomme classique, et par conséquent, de valoriser l’absence totale de modifications dans une pomme Bio. L’objectif commercial a été interprété comme du boycott de la part de trois organisations, Interfel, l’ANPP (producteurs de pommes) et la FNPF. Le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu son jugement le 21 septembre 2016 et condamne la société Biocoop pour dénigrement et appel au boycott des pommes non-bio.

Le scandale ne s’arrête pas en si bon chemin et le plus intéressant reste à venir… Vous la sentez venir la petite pression des lobbies ?

L’histoire commence lorsque Biocoop lance sa campagne publicitaire, qui a duré du 15 au 30 septembre 2014. Cette campagne publicitaire incitait les consommateurs à ne pas acheter de pommes traitées chimiquement ! Merci Biocoop au passage ! (Mais bon tout le monde sait que nos pommes de supermarché sont bourrées de pesticides. Bref passons !) C’est à ce moment-là qu’interviennent les « associations » non bio que nous avons citées précédemment. Celles-ci ont réagi immédiatement en accusant Biocoop de causer un dommage à toutes les filières et d’induire le consommateur en erreur, et ont demandé réparation à la justice. Oui vous avez bien lu ! « D’induire le consommateur en erreur ». On ne peut pas leur reprocher leur humour…

Mais une ordonnance de référé en date du 28 octobre 2014 émise par le Président du Tribunal de Grande Instance de Paris avait tout simplement rejeté leur requête. Il avait en effet estimé que la campagne publicitaire de Biocoop n’était pas susceptible de causer un dommage imminent aux trois associations demanderesses ; n’était en rien trompeuse pour les consommateurs et n’altérait pas leur comportement économique ; et que les chiffres avancés par Biocoop dans la publicité étaient exacts puisqu’ils résultent d’une étude de l’Inra. Bonne nouvelle n’est-ce pas ? Et bien non ! Retournement de situation puisque le 21 septembre dernier le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu son jugement et a condamné la société Biocoop pour dénigrement et appel au boycott des pommes non-bio.

Jugée anticoncurentielle, la campagne de Biocoop a mené à une condamnation à hauteur de 10 000 euros pour chacune des firmes plaignantes. Pour leur défense, ces dernières disent agir en faveur de la consommation des fruits et légumes en France, en menant des campagnes de prévention qui insistent sur l’importance d’une alimentation saine. Et à leurs yeux, alimentation saine ne veut pas nécessairement dire bio.

Une pomme passe par une trentaine de traitements avant d’être mise en vente et c’est sur cette vérité que s’appuyait la campagne de Biocoop. Peut-on parler de concurrence déloyale lorsque l’argument choc d’une campagne est un constat ?

On vous remet la pub juste pour le plaisir !

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 136