Beaucoup de réactions aux médicaments parmi les nouveau-nés !

Commentaire. Les nouveaux nés sont très sensibles aux médicaments et présentent souvent des incidents avec quand même 4% de décès.

Ces incidents sont de plus en plus fréquents, particulièrement avec les anti infectieux et avec les nouveaux comme les anti rétroviraux, ceux qui sont indiqués contre le HIV (sida).  Donc concrètement, toutes les nouvelles maladies et leurs nouveaux traitements sont les plus toxiques.

 

L’ARTICLE :

Un cas d’évènement indésirable médicamenteux sur 4 concerne un enfant de moins d’un an et le risque iatrogénique est particulièrement élevé chez les nouveau-nés. L’immaturité des organes et les modifications rapides pouvant interférer avec les propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des médicaments en sont les raisons principales. D’autre part, la tolérance des médicaments est peu évaluée chez les nouveau-nés et leur utilisation hors-AMM est très fréquente.

Pour la première fois, les évènements indésirables médicamenteux survenant spécifiquement chez les nouveau-nés ont été étudiés à partir de la base de Pharmacovigilance française qui regroupe les signalements des 31 centres régionaux.

Des évènements graves en majorité et une tendance à la hausse

Au total, 1 688 évènements indésirables (non relatifs à la grossesse ou à l’allaitement), dont plus de la moitié étaient considérés comme « graves », ont été rapportés chez des nouveau-nés d’un mois au plus entre 1986 et 2012.

Ces évènements concernaient davantage les garçons dans les premiers jours de vie (âge médian : 9 jours). La récupération a été complète et sans séquelle dans 73 % des cas, et l’issue s’est avérée fatale pour moins de 4 % des nouveau-nés.

L’étude révèle également une augmentation du taux d’évènements indésirables de 0,03 à 0,17/ 1000 nouveau-nés entre 1986 et 2011.

Les anti-infectieux fréquemment impliqués

La classe des anti-infectieux, en particulier les anti-rétroviraux, s’est clairement révélée être la plus fréquemment impliquée. Parmi les 2 238 médicaments imputables suspectés, il s’agissait dans 10 % des cas de la zidovudine (recommandée pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH). Responsable d’anémies et de neutropénies, la zidovudine était également le premier médicament associé à la survenue d’un évènement grave, suivie de l’ibuprofène et de la nevirapine.

Un évènement sur 5 correspondait à une erreur d’administration (posologie, dosage, voie d’administration ou médicament), de délivrance ou de prescription. Les médicaments les plus fréquemment associés à ce type d’évènements étaient la vitamine K1 (phytomenadione) (35 % des cas), et la chlorhexidine (7 %). Les auteurs soulignent que cette proportion importante de cas liée à des erreurs de délivrance pourrait être évitée.

Bien que leur tolérance reste à démontrer chez les nouveau-nés, des médicaments agissant sur le système nerveux central (midazolam, caféine et morphine) étaient également incriminés.

Dr Natacha Marpillat

Référence

Kaguelidou F et coll. Neonatal Adverse Drug Reactions: An analysis of reports to the French Pharmacovigilance Database. Br J Clin Pharmacol., 2016 ; publication avancée en ligne le 8 juin. doi: 10.1111/bcp.13034.

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 124