Autisme : l’ocytocine testé en spray nasal

Commentaire. 

D’un côté les enfants naissent pré-pollués. 

Lien : https://www.lessymboles.com/des-enfants-qui-naissent-prepollues/

(Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 88)

De l’autre l’ocytocine l’hormone de l’amour aide et améliore les enfants autistes.

Nous voyons bien ici les tenants et aboutissants.

D’un côté les enfants sont agressés par les toxiques au point de basculer dans l’autisme par intoxication du cerveau, de l’autre l’amour peut les aider. Pas seulement l’amour, mais beaucoup.

 

L’ARTICLE :

L’ocytocine joue un rôle crucial face au développement de l’autisme, ou trouble du spectre autistique (TSA). Un spray nasal d’ocytocine, testé auprès d’enfants autistes, pourrait s’avérer encore plus efficace.

Une administration d’ocytocine par voie nasale deux fois par jour a permis d’améliorer les compétences sociales et comportementales d’enfants atteints de troubles du spectre autistique. ©TIM SLOAN / AFP

AUTISME. Un spray nasal d’ocytocine pour réduire les symptômes de l’autisme ? C’est la stratégie thérapeutique testée avec un certain succès par une équipe du Brain and Mind Centre de l’Université de Sydney (Australie) qui publie ses résultats dans la revue Molecular Psychiatry* (groupe Nature). Cela fait plusieurs années que les chercheurs considèrent que les troubles comportementaux qui nuisent aux relations sociales des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) sont en partie dus à un déficit d’ocytocine. Appelée aussi « hormone de l’amour » ou « hormone de l’accouchement », cette hormone sécrétée dans le cerveau par l’hypothalamus, est impliquée dans le déclenchement de l’accouchement (et utilisée pour en faciliter certains) ainsi que dans la régulation des émotions. Ainsi, de précédentes recherches ont montré que l’apparition de l’autisme pouvait être favorisée par un déficit d’ocytocine au moment de la naissance ou encore que ces personnes présentaient des taux de cette hormone anormalement bas dans le sang.

Ocytocine : Deux doses quotidiennes

Le test mené en Australie par l’équipe du Pr Adam Guastella est l’un des premiers à explorer la pertinence et la sécurité d’un traitement quotidien à base d’ocytocine dans le cadre d’un essai clinique. Ainsi, 31 enfants de 3 à 8 ans atteints du trouble du spectre autistique ont reçu par voie nasale deux doses quotidiennes soit de cette hormone, soit d’un placebo. Deux phases de l’essai espacées de 4 à 5 semaines afin que l’hormone ne risque pas d’interférer avec le placebo, et vice versa.

« Nous avons observé qu’à la suite de ce traitement à l’ocytocine, les parents des enfants testés rapportaient que leur enfant faisait preuve d’une meilleure sensibilité sociale à la maison. » Un sentiment validé par les observations et tests effectués dans le cadre de cet essai au Brain and Mind Centre, explique le Pr Guastella dans un communiqué de l’Université de Sydney. À l’heure actuelle, il n’existe aucun autre traitement que la thérapie comportementale qui permet de « rééduquer » les enfants sur le plan social. Mais en plus de leur coût parfois important, ces consultations demandent beaucoup de temps (jusqu’à 40 heures par semaine) pour des résultats incertains.

Stimuler les liens sociaux grâce à l’ocytocine

Le Dr Andrew Adesman, chef du service Développement et comportement pédiatrique au Cohen Children’s Medical Center de New York, n’ayant pas participé à l’étude, salue dans un communiqué une méthodologie qui illustre le rôle de l’ocytocine pour améliorer la communication. Pour lui, il s’agit de« la plus solide preuve que l’ocytocine peut conduire à des améliorations rapides et significatives des aptitudes sociales chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique ». Le Dr Adesman met toutefois en garde : « Si certains parents d’enfants atteints de TSA peuvent être tentés de demander à leur médecin de prescrire un spray nasal à l’ocytocine, il faut rappeler que certains pourraient ne pas tolérer ce traitement. Nous avons besoin de rassembler beaucoup plus de données autour des bénéfices et de la sécurité sur le long terme avant qu’il ne soit recommandé comme traitement de choix », précise-t-il.

Reste que « la possibilité d’utiliser ce type de traitement simple pour améliorer les bénéfices sur le long terme, que ce soit d’un point de vu comportemental ou éducatif est très excitante », s’enthousiasme le Pr Ian Hickie, co-auteur de l’étude. C’est en tout cas un motif d’espoir alors que le nombre de cas d’autisme a explosé ces dernières années.

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/20151028.OBS8450/autisme-un-spray-nasal-a-l-ocytocine-prometteur.html

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 89