« Antibiotiques : la consommation repart à la hausse en France »

Commentaire. Nous relatons régulièrement la fin de la médecine tout antibiotiques (Lien : https://www.lessymboles.com/?s=antibiotique).

Ces molécules miracles apparues il y a bientôt 80 ans devaient permettre de faire disparaitre tant de maladies. Mais après une heure de gloire et de résultats spectaculaires, la nature s’est adaptée. Les microbes ont trouvé la parade, ils sont de plus en plus nombreux à avoir trouvé des gènes de résistance, et nous voyons apparaitre le retour d’un danger de décès par des maladies infectieuses parfois banales comme de simples furoncles. Ce risque pourrait représenter une des deux premières causes de mortalité dans le monde dans un temps très proche.

La nature aussi a trouvé la parade en général en inventant de nouvelles maladies et en faisant émerger de nouveaux microbes. Ebola, HIV, Lyme…etc.

La réalité est que les maladies sont des expressions de nos faiblesses et qu’en supprimer une fait déplacer sur une autre maladie, qui est naturellement plus grave. C’est pourtant une réalité simple et je dirais « vieille comme le monde ». Il faudrait revoir complètement l’épistémologie médicale, la manière de voir l’humain et la médecine.

Les antibiotiques ont aussi, il faut le dire, été tellement utilisés dans l’industrie agroalimentaire et l’élevage que cela a contribué à sélectionner les souches microbiennes virulentes. Cet usage d’antibiotiques a permis aussi de faire vivre les animaux élevés dans des conditions presque inhumaines qui auraient du générer énormément de maladies. Nous pouvons ainsi dire que la souffrance des animaux, empêchée de s’exprimer, se reporte sur l’équilibre humain qui va, lui, tomber malade.

Au fond qu’a t-on gagné ?

Après quelques efforts, la consommation repart à la hausse en France.

 

L’ARTICLE :

Anne Jeanblanc note en effet dans Le Point qu’« après un fléchissement en 2014, la consommation d’antibiotiques est repartie à la hausse dans les établissements de santé français en 2015, selon les données publiées par Santé publique France ».

La journaliste relève que « la réduction de 25% de la consommation d’antibiotiques – en ville et à l’hôpital – en 5 ans, fixée dans le cadre du plan d’alerte 2011-2016, ne sera donc pas atteinte. Ni même approchée. Quant au programme national d’actions de prévention des infections associées aux soins (Propias) 2015, il est bien moins ambitieux ».

« Il prévoit d’atteindre une consommation dans la moyenne des pays européens en 5 ans, et la réduction à moins de 10% de la proportion des traitements antibiotiques curatifs de plus de 7 jours non justifiés, ainsi que des antibioprophylaxies de plus de 24 heures », rappelle Anne Jeanblanc.

Elle précise que « le dernier rapport a été réalisé par le réseau ATB-Raisin (Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales). Il porte sur 1447 établissements publics et privés qui ont participé en 2015 à l’enquête (soit 54,4% des établissements sollicités et 70% des lits d’hospitalisation) ».

La journaliste constate que « le constat est sans appel : une consommation d’antibiotiques à l’hôpital supérieure de 6,3% à la moyenne européenne. Notre pays est au 9e rang des consommateurs de ces médicaments, parmi les 23 nations ayant fourni des données. Quant au suivi des 542 établissements qui ont participé à la surveillance chaque année depuis 2009, il montre que la consommation a progressé de 0,9% entre 2014 et 2015, alors qu’elle avait diminué de 2,1% en 2013-2014 ».

Anne Jeanblanc indique que « les antibiotiques les plus utilisés étaient l’association amoxicilline + acide clavulanique (30%) et l’amoxicilline (18%). Parallèlement, le déclin de la prescription de la ceftriaxone, une céphalosporine de troisième génération, s’est poursuivi entre 2014 et 2015 (pour atteindre – 5,3% entre 2013 et 2015) ».

« Cette tendance est qualifiée d’«encourageante» dans le document, car l’emploi de ce médicament semble particulièrement associé à la résistance des entérobactéries (hôtes de nos tubes digestifs) aux antibiotiques de type céphalosporine de troisième génération », observe la journaliste.

Anne Jeanblanc relève en outre qu’« une autre raison de «mieux» utiliser ces traitements a été dévoilée mercredi dans une revue scientifique : une étude menée dans la cohorte américaine Nurses’ Health Study montre que l’exposition aux antibiotiques entre 20 et 60 ans est corrélée au risque d’adénome colorectal, de polype précurseur de cancer ».

Date de publication : 7 Avril 2017

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 161