1 naissance prématurée sur 5 est liée à la pollution

La pollution aux particules fines causerait 18% des naissances prématurées dans le monde, révèle une large étude internationale.

2,7 millions de bébés, soit 18% du nombre total des naissances, sont nés prématurément (avant la 37ème semaine d’aménorrhée) en 2010, du fait d’une exposition aux particules fines. C’est le constat réalisé par une vaste étude de l’Université de York au Royaume-Uni menée dans 183 pays et publiée dans Environmental Journal.

Les femmes indiennes plus touchées

Dans ces 183 pays, 14,9 millions de bébés sont nés prématurément en 2010. Ce qui représente environ 5 % des naissances totales dans les pays européens, mais jusqu’à 18 % dans certaines nations d’Asie du Sud et d’Afrique. « Avec des coûts humains et économiques colossaux », précisent les chercheurs britanniques dans un communiqué. De nombreux facteurs de risque sont liés à la prématurité : âge de la mère (inférieur à 18 ans ou supérieur à 35 ans), conditions socio-économiques pénibles, consommation de tabac et de drogues… « Des recherches récentes ont suggéré que l’exposition à la pollution de l’air pourrait aussi être un facteur de risque », expliquent les auteurs de ces travaux. Ces derniers ont quantifié pour la première fois l’impact global de la pollution sur les naissances prématurées, en combinant des données sur les niveaux de pollution de l’air et nos connaissances actuelles sur la manière dont l’exposition à différents niveaux de particules fines est associée à la prématurité.

Selon leurs résultats, les risques pour les femmes enceintes d’accoucher prématurément à cause de la pollution sont les plus importants dans les Pays d’Asie du Sud-Est en d’Asie orientale, qui représentent 75% de ces naissances prématurées. L’Inde, à elle seule, en compte environ 1 million sur les 2,7 millions répertoriées. Le chiffre s’élève à 500 000 en Chine. L’Afrique subsaharienne occidentale, l’Afrique du Nord et la région du Moyen-Orient affichent également des taux importants, liés à des expositions à travers la poussière de désert.

Pourcentage de naissances prématurées associées aux concentrations de particules fines PM 2,5 en 2010

© Christopher S. Malley / Environment International

L’influence du pays voisin

De l’aveu même des chercheurs, leur étude manque de précisions. « Nous manquons de travaux réalisés en Inde ou en Chine et mesurant précisément l’impact des particules fines sur la prématurité », indiquent-ils. Car pour l’instant, la relation entre concentration en particules fines et prématurité a été seulement établie grâce à des études réalisées aux États-Unis et en Europe. « Nous ne savons pas si la relation entre particules fines et prématurité est la même à des concentrations beaucoup plus élevées que dans les pays occidentaux, comme en Asie », ajoute Chris Malley, co-auteur de l’étude.

Dans certains pays ou villes, d’autres facteurs peuvent augmenter considérablement le risque. C’est le cas de la pollution intérieure dans les habitations avec la production de fumées de cuisson qui utilisent de la biomasse, mais aussi le diesel des véhicules ou encore les résidus agricoles brûlés dans les champs. Et plus le pays voisin est un mauvais élève en matière de réduction d’émissions de particules fines, plus le risque est élevé. Selon cette étude, 50% de la pollution d’une ville serait produite par la ville elle-même, le reste provient de pays ou régions frontalières par le biais du vent. « Ce qui veut dire que seule une coopération internationale peut aider à résoudre le problème », avance Johan Kuylenstierna.

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